top of page
Rechercher
Photo du rédacteurEva Portelance

Accepter son corps - Le deuil du corps imaginaire, l’acceptation du corps réel

Ces mots, ils me font du bien lorsque je les relis.

Comme le cycle de la vie, notre corps change avec les années, avec les différentes étapes que l’on traverse. L’étape de l’enfance à l’adolescence, le passage à l’âge adulte, le sport, la sédentarité, la fatigue, les deuils, la grossesse, les traumatismes, les accidents, la ménopause, les saisons, les émotions ...C’est avec tous ces facteurs que notre corps change et se transforme. Il évolue avec nous, il est le baromètre de notre monde intérieur. C’est par la porte d’entrée du corps que l’on peut écouter les messages qu’il veut nous transmettre. Le stress peut se coincer dans le dos, dans le cou, la tristesse peut envahir notre ventre, l’angoisse peut nous faire sentir une pression dans notre souffle. Reprendre contact avec notre corps, c’est reprendre contact avec notre monde émotionnel.


Choisir d’arrêter de lutter pour une image d’un corps imaginaire que l’on a vu ou acheter quelque part en pensant que c’était celui-là, le corps idéal. Choisir d’aimer son corps, de l’accepter tel qu’il est, de l’aimer inconditionnellement, c’est pas facile, j’en conviens. C’est un travail qui demande du temps, mais qui est possible.


On a un seul corps, on nous l’a prêté pour vivre cette vie-ci sur cette terre, pourquoi ne pas en prendre soin et l’honorer?


J’écris ces mots, ils me font du bien, mais je dois encore me les répéter de temps en temps, parce que oui, j’ai encore tendance à prendre mon corps pour acquis, pour le guerrier sans limites qui peut tout surmonter.

Je l’ai abusé mon corps, je l’ai même torturé. Oui.

C’était ma façon à moi plus jeune de fuir, de me fuir en étant obsédée par le poids de mon corps.

En voulant qu’il soit toujours plus mince.

Je l’ai empêché de manger.

Pour ne pas grossir, je me suis fait vomir.

Pour me faire du mal.


En ayant mal, je me punissais.

Je ne m’aimais pas, je n’aimais jamais assez mon corps.

Pourtant mon corps, il était beau, il était le mien, je n’avais rien à lui reprocher.


Aujourd’hui, c’est ma pensée, mais ce ne l’était pas alors. Lorsque je repense à ces années, j’ai honte, je suis triste de m’être moi-même fait souffrir, parce que j’étais prise dans une image d’un corps imaginaire, ‘’parfait’’.


C’est lorsque j’ai rencontré mon conjoint, le père de mes enfants, que j’ai apprise à m’aimer.

Je suis sortie de l’isolement et lui ai révélé ce secret que je portais seule depuis des années.

Il m’a accueilli sans jugements, et à partir de ce jour-là, j’ai commencé à guérir un jour à la fois.

Je l’ai cru lui que j’étais belle.

Je ne me suis plus jamais fait vomir.


J'ai aussi été accompagné dans ce processus de guérison.

J’ai travaillé en thérapie pour voir ce qui m’appartenait, ce que je pouvais faire pour me pardonner, pour sortir de ces obsessions qui prenaient trop de place dans ma tête et qui m’empêchait de créer ma vie comme je le souhaitais vraiment.

J’y suis arrivé.

J’ai changé mes habitudes, j’ai arrêté de me comparer, j’ai fait des exercices pour reconnaître des parties de mon corps et de mon être que j’aimais. J’ai continué à faire des sports que j’aimais réellement et non des sports dans le but de perdre plus de poids.

J’ai choisi d’arrêter de me faire souffrir.

J’ai choisi de m’aimer.


 Aujourd’hui, lorsque je me prends à avoir des pensées du genre : « ah, j’ai grossi… c’est mal... » Parce que ça m’arrive encore oui, mais beaucoup moins souvent, même rarement... Je reviens à moi, je prends quelques respirations, ça m’aide à reprendre contact avec moi. Je change mon discours consciemment, je me dis plutôt : « Je suis magnifique telle que je suis, je choisis de m’aimer. ».

Si on essayait ça plus souvent par rapport à tous les jugements qu’on porte sur nous-mêmes et sur les autres? Si on essayait de retrouver notre pouvoir sur ce qu’on souhaite que le monde devienne? Sur ce qu’on souhaite léguer à nos enfants? Pour qu’à la fin de notre vie, on puisse être fière de soi.

De ce qu’on a fait comme choix.



- « Nous avons tous droit à un avenir qui n’est pas dicté par le passé » Karen Saakvitne


Ça veut dire que c’est nous seul qui avons le pouvoir de réécrire notre histoire, même avec notre passé, même avec l’environnement dans lequel on a grandi, même avec ce que l’on a acheté au cours de notre vie, même avec toutes les croyances qui nous limitent dans l’amour de soi et dans l’acceptation de qui l’on est, du corps que l’on a reçu en héritage.


C’est certain qu’on a une responsabilité collective sur l’image qu’une personne devrait être ou ne pas être. De plus en plus, on avance avec des discussions sur la grossophobie, on étudie la problématique de l’image corporelle, ses enjeux sociaux et ses impacts sur la santé. On doit en parler, on doit sortir de l’isolement. On doit continuer de sensibiliser, informer et outiller les personnes aux prises avec des obsessions de la minceur et d’oppression de la grosseur.



L’acceptation de notre corps réel et le deuil de notre corps imaginaire. Ce sujet me touche particulièrement. Je nous souhaite à toutes et tous de transformer tout lien malsain avec notre poids, notre corps qui vieillit, nos imperfections et de prendre le chemin de l’acceptation,



pour plus d’amour de soi.

Avec tout mon amour,


Eva




Je vous laisse quelques ressources utiles sur le sujet.




  • ÉquiLibre : Favoriser le développement d’une image corporelle positive chez les individus et créer des environnements inclusifs qui valorisent la diversité corporelle, par des actions de sensibilisation et de soutien au changement de pratiques. https://equilibre.ca/lorganisme/mission/

7 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments

Rated 0 out of 5 stars.
No ratings yet

Add a rating
bottom of page